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Plus de 500 ONG francophones appellent à un traité mondial ambitieux contre la pollution plastique

Poster design with plastic bags in the ocean illustration

En amont de la dernière session des négociations du traité mondial sur les plastiques (INC-5.2), prévue du 5 au 14 août à Genève, plus de 500 organisations francophones issues de 40 pays et territoires s’unissent pour faire entendre une voix forte, engagée et solidaire. Elles signent une lettre ouverte appelant à un traité contraignant, équitable et centré sur la réduction de la production plastique afin de limiter la pollution à la source.

«Nous voulons un monde libéré de la pollution plastique, pas un monde qui s’adapte à elle», déclare le collectif.

Cette mobilisation sans précédent, née à l’initiative des organisations Objectif Zéro Plastique (France), Seko Green (Bénin), le CRAC (Sénégal) et la Terre ne Trahit Jamais (Côte d’Ivoire). Ces organisations engagées dans les pays francophones, veulent combler un vide : celui de la représentation équitable dans les négociations internationales. Faute de financements, de visas ou d’invitations officielles, de nombreuses voix de la société civile francophone ne pourront être présentes à Genève. Cette lettre devient donc aussi leur canal d’expression.

La lettre appelle les États à :

  • Réduire la production de plastique afin de limiter la pollution à la source avec pour objectif final, la sortie progressive du plastique vierge ;
  • Protéger la santé humaine, la biodiversité et l’environnement en éliminant les substances chimiques dangereuses et en évitant les substituts regrettables ;
  • Assurer des financements équitables et prévisibles, notamment de la part des pays développés, des principaux producteurs et pollueurs, pour soutenir la transition, l’adaptation et la justice sociale ;
  • Faciliter une transition juste pour les travailleurs, les communautés impactées, les peuples autochtones et les ramasseurs de déchets informels, en leur assurant reconnaissance, protection et pleine participation aux décisions ;
  • Mettre un terme au colonialisme des déchets et l’injustice environnementale qui fait peser le poids de la pollution sur les plus marginalisés, au Sud comme au Nord ;
  • Prioriser le réemploi et le remplissage, plutôt qu’un modèle basé sur le recyclage et les fausses solutions comme le recyclage et l’incinération ;
  • Permettre aux États de voter à la majorité pour permettre au traité d’évoluer et être renforcé, tout en évitant que quelques pays peu ambitieux freinent la volonté commune.

Un signal fort : de nombreux pays francophones ont déjà signé des déclarations ambitieuses, comme le Nice Wake Up Call, déclaration lancée à Nice lors de la 3ème Conférence des Nations Unies sur l’Océan. Mais ce n’est pas le sommet de l’ambition, préviennent les ONG : c’est un point de départ. À quelques jours des négociations, elles appellent les États ambitieux à parler haut et fort, sans attendre le consensus d’une minorité réticente au changement.

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