Un atelier régional de l’Organisation du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (OTICE) s’est tenu du 31 mai au 1er juin 2024, à Banjul, la capitale gambienne, avec en toile de fond, l’engagement des pays africains à mettre fin aux essais nucléaires pour promouvoir la paix et la sécurité sur le continent et dans le monde.
Au Centre international de conférence de Banjul, la rencontre s’est ouverte avec le point sur la signature et la ratification du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICE), 28 ans après sa création. À ce jour, sur 44 pays détenteurs de technologies nucléaires spécifiques, 09 pays trainent encore à le ratifier pour qu’il puisse entrer en vigueur en tant qu’instrument de droit international.
À travers des panels de discussions, les participants ont évoqué la nécessité de renforcer les capacités collectives vis-à-vis de ce traité et de partager les bonnes pratiques surtout en matière de vérification nucléaire.
La Gambie qui a ratifié le TICE en 2022 se dit fier d’abriter cette rencontre régionale. Selon le ministre gambien de la justice, Dawda Jallow, « le défi à relever aujourd’hui, est de susciter la volonté collective de tous les pays africains à emboiter le pas à la Gambie dans la lutte contre l’utilisation du nucléaire ».
Dans son allocution, le Secrétaire Exécutif de l’Organisation du Traité d’Interdiction Complète de Essais nucléaires, Dr Robert Floyd, a rappelé les avancées considérables réalisées ces dernières années. « Le traité d’interdiction complète des essais nucléaires a fait toute la différence. Avant 1996, plus de 2 000 essais nucléaires. De septembre 1996 à aujourd’hui, en 2024, moins d’une douzaine d’essais. En 2009, l’Afrique a fait preuve d’une solidarité audacieuse en créant la zone exempte d’armes nucléaires en Afrique (NDLR : le traité de Pelindaba) », s’est-il félicité. Et d’ajouter « l’adhésion complète de l’Afrique au TICE soutiendra les objectifs de votre zone exempte d’armes nucléaires. J’encourage les quatre États africains restants à achever la ratification. »
La Côte d’Ivoire engagée aux côté du TICE
La Côte d’Ivoire a pris part aux travaux qui ont réuni experts scientifiques et délégués de la diplomatie. Elle fait partie des pays à avoir ratifié le TICE en 2003. À ce propos, David Oussein Konaté, diplomate à la mission permanente de Côte d’Ivoire à Vienne, présent aux assises, a indiqué que « le pays a toujours montré son engagement à tous les instruments internationaux pertinents en matière de désarmement et de non-prolifération. En tant qu’un des premiers signataires du TICE en 1996, la Côte d’Ivoire bénéficie aujourd’hui des avantages technologiques du système de surveillance internationale. Depuis 1998, nous sommes un des premiers pays africains à abriter deux stations de surveillance à Dimbokro. L’une qui utilise les technologies sismiques, (NDLR : pour surveiller les ondes des choc terrestres) et l’autre, les technologies infrasons (NDLR : pour capter les ondes sonores de très basses fréquences, inaudible à l’oreille humaine) ».
Pour rappel, l’Organisation du traité d’interdiction complète des essais nucléaires (OTICE) est chargée de préparer l’entrée en vigueur du traité par l’installation et la mise au point de techniques nécessaires à la surveillance et à la vérification de toute forme d’explosions nucléaires dans le monde.
Après la Gambie et le Ghana, son Secrétaire Exécutif, Dr Robert Floyd est actuellement en Côte d’Ivoire (5 au 8 juin) dans le cadre de sa tournée africaine de renforcement pour la mise en œuvre du traité.
Au cours de sa visite en Côte d’Ivoire, il sera reçu par la Ministres des Affaires Étrangères et celui de l’Enseignement supérieur et visiter les 02 stations à Dimbokro et le Centre National de Données (CND) à Lamto, à la pointe sud du V Baoulé, dans le département de Taabo.
Marthe Akissi, depuis Banjoul